EAT

Étude de l’alimentation totale (EAT 2) : l’Anses met à disposition les données de son analyse interrégionale de l’exposition aux substances

En menant ses études de l’alimentation totale (EAT), l’Anses surveille l'exposition des populations à des substances chimiques présentes dans les aliments. Par ailleurs, pour s’informer des habitudes alimentaires de la population, elle réalise également des études nationales de consommation (études INCA). Afin de mieux connaître les substances chimiques auxquelles est exposée la population française via son alimentation et selon la région dans laquelle elle réside, les résultats de la deuxième édition de chacune de ces études (EAT 2 et INCA 2) ont été croisés. Les données publiées ce jour constituent une analyse des éventuelles différences interrégionales en termes d’exposition à une douzaine de substances (notamment dioxines, PCB, acrylamide, plomb ou arsenic), pour lesquelles un risque sanitaire dû à une contamination par l’alimentation n’avait pu être exclu. Ces données mettent en évidence une faible variabilité des expositions entre les inter-régions, en France, pour les composés chimiques considérés.

Analyse de l’exposition à une douzaine de substances 

L’Anses a pour mission de contribuer à assurer la sécurité sanitaire dans les domaines de l’alimentation, de l’environnement et du travail. Dans ce cadre, elle a lancé en 2006 sa deuxième étude de l’alimentation totale (EAT 2), ayant pour objectifs d’une part de décrire les expositions alimentaires de la population française à des substances d’intérêt en termes de santé publique, d’autre part de caractériser les risques sanitaires liés à l’alimentation et associés à ces substances. Pour cette étude, dont les résultats ont été publiés en 2011, près de 20 000 produits alimentaires ont été collectés sur l’ensemble du territoire métropolitain, divisé en 8 inter-régions. 90 % du régime alimentaire des adultes et des enfants en France étaient ainsi représentés. L’EAT 2 portait sur l’analyse de 445 substances et, pour une douzaine d’entre elles, le risque sanitaire, pour la population française, n’avait pu être exclu.

Par ailleurs, l’Anses mène des enquêtes nationales permettant de connaître les consommations alimentaires de la population en France (études INCA). En croisant les résultats de l’enquête réalisée entre 2007 et 2009 avec les données obtenues dans le cadre de l’EAT 2, l’exposition de la population à ces 12 substances dans chacune des 8 inter-régions a pu être obtenue. 

Ainsi, l’Anses a étudié, dans un premier temps, s’il existait selon les régions, des différences d’exposition à la douzaine de substances chimiques dont le risque n’avait pu être exclu dans l’EAT 2 pour certains groupes particuliers de consommateurs au sein de la population générale et au niveau national. Dans un deuxième temps, elle a cherché à savoir si ces différences pouvaient s’expliquer par des variabilités de consommations. 

L’Agence met à disposition toutes les données relatives à cette étude en Open Data.

L’exposition aux substances varie peu suivant les régions

Cette analyse montre une faible variabilité des expositions suivant les inter-régions pour les composés chimiques considérés, en particulier pour les dioxines, les PCB et l’acrylamide. 

Les quelques différences observées en termes d’exposition ont pu notamment être expliquées par les différences de consommation entre régions pour certains groupes d’aliments. Elles pourraient également s’expliquer par des différences de contamination interrégionales, liées à la nature des sols ou aux activités industrielles spécifiques à une inter-région, sans toutefois que ce lien n’ait pu être mis en évidence quantitativement dans le cadre de cette étude.

Des études plus spécifiques à développer

A l’origine, l’EAT 2 n’a pas été mise en œuvre et menée dans l’optique d’expliquer des différences interrégionales d’exposition aux substances par l’alimentation, ni même de façon à mettre en évidence des différences de contamination entre inter-régions. Aucune recommandation particulière ne peut donc être faite concernant, par exemple, la nécessité d’une surveillance accrue de tel ou tel aliment en particulier, à l’échelle d’une inter-région. 

Pour ce faire, il conviendrait de développer d’autres types d’études, de manière à tenir compte plus finement des disparités interrégionales en ce qui concerne les comportements alimentaires, et/ou la variabilité connue de certains contaminants tels que le plomb dans les aliments produits localement.