Hepatite

L’hépatite E

Carte d’identité de la maladie

L’hépatite E est une maladie habituellement bénigne, cependant elle peut parfois engendrer de graves complications pouvant aller jusqu’à la mort (notamment chez les personnes sensibles telles que les femmes enceintes ou les personnes ayant une maladie du foie). L’Anses a été saisie dès 2009 afin d’évaluer le rôle de certains produits alimentaires dans la transmisson de cette maladie. Elle a rendu plusieurs avis et produits d'expertise en lien avec l'évaluation du risque lié au virus de l'hépatite E.

L’hépatite E est due à un virus qui se transmet par voie féco-orale, essentiellement présent dans les pays à faible niveau d’hygiène. Cependant, depuis 2002, de plus en plus de cas sont décrits dans les pays industrialisés chez des personnes n’ayant jamais voyagé dans des pays où le virus circule activement.

En France, l’hépatite E fait l’objet d’une surveillance par le Centre national de référence (CNR) des hépatites entéro-transmissibles. Depuis 2013, grâce à une amélioration de la performance des tests de diagnostic et d’une vigilance accrue des cliniciens, environ 2000 cas symptomatiques sont répertoriés chaque année avec plus de 95% de cas autochtones (www.cnrvha-vhe.org).

 

2006

2007

2008

2009

2010

2011

2012

2013

2014

2015

2016

  NB cas certains ou   probables

  Autochtones

24

97

159

183

216

249

801

1848

1813

2118

2292

  Importés

14

10

21

23

16

19

9

3

12

4

10

  Total

38

107

180

206

232

268

810

1851

1825

2122

2302

  Nb patients testés

583

1012

1700

2150

2549

3429

17566

35416

44382

66000

76000

  % cas positifs parmi les échantillons testés

6,5

10,5

10,5

9,6

9,1

7,6

4,6

4,9

4,1

3,5

3,

Principales données épidémiologiques (données du CNR VHE) - Mise à jour : juin 2017

Qu’est-ce que l’hépatite E ?

L’hépatite E est une maladie infectieuse due à un virus (VHE) dont l’organe cible est le foie. La maladie présente trois formes :

Hépatite E aiguë

La caractéristique essentielle de l’hépatite E aiguë est la fréquence élevée des formes asymptomatiques (> 70 %). Les formes symptomatiques sont plus fréquentes chez l’adulte jeune (15-35 ans) dans les pays à faible niveau d’hygiène et chez l’adulte de plus de 55 ans dans les pays industrialisés. Des complications sévères (hépatite fulminante) peuvent survenir.

Hépatite E chronique

Les infections chroniques par le VHE concernent plus largement toute personne dont le système immunitaire est déficient.

Manifestations extra-hépatiques

Des atteintes neurologiques ont été observées au cours des infections aiguës ou chroniques par le VHE dans environ 15 % des cas. Des atteintes rénales sont également décrites.

Comment se contamine-t-on ?

La transmission du virus se fait essentiellement par voie alimentaire : consommation d’eau non potable (principale voie de contamination dans les pays à faible niveau d’hygiène), de produits contaminés par une eau souillée (coquillages, légumes, fruits) ou encore de produits issus d’un animal porteur du virus : par exemple, viande et abats de sanglier, de porc et de cerf consommés crus ou insuffisamment cuits. En France, ce sont essentiellement les produits à base de foie de porc cru qui sont mis en cause (saucisses de foie, foie sec, quenelles de foie, figatelli, etc.).

Par leur contact avec des animaux vivants ou leurs carcasses, certains professionnels sont plus exposés : éleveurs de porcs, vétérinaires, chasseurs, personnes travaillant dans les abattoirs.

Enfin, la transmission se fait exceptionnellement par produit biologique d’origine humaine (comme la transfusion sanguine ou la greffe). 

Les recommandations de l’Agence

Les travaux de l’Agence ont conduit à élaborer des recommandations spécifiques pour la prévention de l’hépatite E :

  • se laver les mains, nettoyer les ustensiles et les surfaces après manipulation de foie de porc cru ;
  • cuire suffisamment les aliments : cuisson à cœur des aliments à risque (figatelli, saucisses sèches de foie, pâte à quenelle), destinés à être consommés cuits.

Ces recommandations doivent être tout particulièrement suivies pour les populations présentant une sensibilité particulière vis-à-vis de ce virus : les personnes sous traitement immunosuppresseur ou présentant une maladie hépatique sous-jacente et les femmes enceintes.

  • par ailleurs, l’Agence recommande d’informer les médecins et les personnes sensibles sur les risques liés à l’hépatite E et les moyens de  prévention de cette maladie. Eventuellement, faire réaliser un test destiné à vérifier l’existence d’une immunité vis-à-vis du virus l’hépatite E chez ces personnes, qui serait suivi, pour les personnes non immunisées, d’une mise en garde, par le praticien, sur la consommation crue des produits concernés ;
  • pour les travailleurs en contact avec des carcasses ou des animaux vivants, il est nécessaire de respecter des mesures d’hygiène générale et de stockage appropriées des déchets et cadavres d’animaux ;
  • faire figurer une information lisible et visible sur les aliments à risque, rappelant aux consommateurs la nécessité d’une cuisson à cœur.

Le rôle de l’Agence

L’Anses conduit sur le sujet des travaux de recherche et d’évaluation des risques.

L’Agence participe à des travaux d’études et de recherche dans les domaines suivants :

  • prévalence du virus et évaluation du risque de transmission zoonotique ;
  • dynamique du virus des élevages de porcs à l’environnement jusqu’aux coquillages ;
  • impact des procédés de cuisson sur le devenir du virus ;
  • développement de méthodes analytiques.


L’Anses a rendu plusieurs avis et produits d’expertise en lien avec l’évaluation du risque lié au virus de l’hépatite E :


Crédit photo : Jean-Yves Sgro

Avis et rapports en lien avec l'article

Document PDF
Évaluation des risques biologiques dans les aliments
Date de mise en ligne
28/03/2013
Numéro de saisine
2012-SA-0012
Document PDF
Santé et bien-être des animaux
Date de mise en ligne
10/09/2012
Numéro de saisine
2010-SA-0280
Document PDF
Évaluation des risques biologiques dans les aliments
Date de mise en ligne
23/10/2009
Numéro de saisine
2009-SA-0146