Suppression des tests ESB à l’abattoir : l’Anses publie aujourd’hui son avis

Au fur et à mesure de l’amélioration de la situation épidémiologique au regard de l'Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), l’âge seuil des bovins soumis à un test obligatoire à l’abattoir a été progressivement relevé. L’Anses a ainsi préconisé en 2011, l’âge de 7 ans comme âge seuil des bovins à tester. Depuis janvier 2013, la Commission européenne autorise les États membres à ne plus dépister systématiquement l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) à l’abattoir. Ces Etats maintiennent cependant un dépistage systématique de l’ESB sur les animaux morts collectés par l’équarrissage et sur les animaux abattus d’urgence (accident,..). L’Anses a été saisie par le ministère chargé de l’Agriculture afin qu’elle se prononce sur la possibilité de ne plus systématiquement dépister l’ESB à l’abattoir sur les animaux sains.

Dans un avis rendu aujourd’hui, l’Agence rappelle, d’abord, que la protection du consommateur vis-à-vis de l’agent de l’ESB classique repose à l’abattoir sur le retrait des MRS  (matériels à risques spécifiés), les tests de dépistage ont eux un rôle essentiellement épidémiologique.

Pour réaliser le suivi épidémiologique des ESB, l’Agence considère que la surveillance des animaux sains à l’abattoir a un impact plus limité que la surveillance à l’équarrissage et souligne ainsi le caractère essentiel de la surveillance à l’équarrissage. 

L’Agence précise toutefois que pour les rares cas d’ESB atypiques (de 0 à 1 cas par an détecté en abattoir), les experts ont un avis plus partagé du fait du peu de données disponibles sur la répartition tissulaire de cet agent. De ce fait, l’Anses recommande notamment de renforcer l'effort de recherche sur cette question.

Rappel : ESB, les mesures de maîtrise du risque 

Suite à l'apparition de l'épidémie animale d'Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) en Grande-Bretagne en 1986, des mesures de gestion du risque ont été prises en France et en Europe. Ces mesures reposent sur le retrait et la destruction de certains tissus des carcasses, l’interdiction des farines animales dans l’alimentation des espèces de rente, des programmes de surveillance active de ces maladies et des mesures de police sanitaire. Concernant la surveillance de la maladie, l'utilisation de tests rapides de diagnostic de l'ESB a été instaurée à la fin de l'année 2000 en abattoir et à l'équarrissage, pour les bovins dépassant un certain âge.

Le nombre de cas d’ESB classique en France et en Europe est en constante diminution depuis 2002. Au fur et à mesure de l’amélioration de la situation épidémiologique au regard de cette maladie, un allègement progressif de certaines mesures de gestion a, de ce fait, été évoqué par la Commission Européenne. Pour la surveillance cela se traduit par un relèvement de l’âge seuil des bovins soumis à un test obligatoire.