Air Intérieur
25/06/2013 3 min

Valeur guide de qualité d’air intérieur: l’Anses propose deux valeurs pour l’acroléine

Divers polluants sont susceptibles de se retrouver dans l’air intérieur et peuvent avoir des effets sur le confort et la santé, allant de la simple gêne (gêne olfactive, somnolence, irritation des yeux et de la peau) à l’apparition ou l'aggravation de pathologies graves. Pour faire face à l’enjeu sanitaire que représente la qualité de l’air intérieur et apporter aux pouvoirs publics des éléments utiles à la gestion de ce risque, l’Anses travaille depuis 2004 à l’élaboration de valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI). Après la publication en mars dernier des propositions de VGAI pour le dioxyde d’azote (NO2), l’Anses publie aujourd’hui deux propositions de VGAI correspondant aux expositions sur le court et le long terme pour l’acroléine.

Divers polluants sont susceptibles de se retrouver dans l’air intérieur (polluants chimiques, contaminants d’origine biologique, particules ou fibres, …) et peuvent avoir des effets sur le confort et la santé, allant de la simple gêne (gêne olfactive, somnolence, irritation des yeux et de la peau) à l’apparition ou l'aggravation de pathologies graves : allergies respiratoires, asthme, cancer, intoxication mortelle ou invalidante, etc. La qualité de l’air à l’intérieur des bâtiments constitue une préoccupation de santé publique en France et dans de nombreux pays. En effet, chaque individu passe en moyenne, en climat tempéré, 85 % de son temps dans des environnements clos dont une majorité dans l’habitat. 

Pour faire face à l’enjeu sanitaire que représente la qualité de l’air intérieur et apporter aux pouvoirs publics des éléments utiles à la gestion de ce risque, l’Anses travaille depuis 2004 à l’élaboration de valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI). Elles ont été définies comme des concentrations dans l’air d’une substance chimique en dessous desquelles, en l’état actuel des connaissances, aucun effet sanitaire ou aucune nuisance ayant un retentissement sur la santé n’est attendu pour la population générale. Ces valeurs sont des cibles sanitaires à atteindre pour protéger la santé des personnes pouvant être exposées à l’acroléine dans les environnements intérieurs. 

Deux nouvelles VGAI pour l’acroléine

L’acroléine est un composé organique volatil qui provient de processus de combustion de matières organiques dans les environnements intérieurs (tabagisme ; activités de cuisson et de friture ; chauffage au bois ; etc), mais également d’apports de l’air extérieur (trafic routier, sources industrielles, etc.). C’est une substance fortement irritante des voies respiratoires. Les principaux effets de l’acroléine tels que décrits chez l’Homme et l’animal sont les suivants : irritation oculaire, nasale, diminution significative respiratoire, diminution de la fonction pulmonaire, hyperréactivité bronchique pouvant aller jusqu’à des modifications pathologiques au niveau du nez, des voies respiratoires supérieures et des poumons (irritation, inflammation, hémorragie, métaplasie, hyperplasie, œdème). 

L'Anses publie ce jour ses propositions de valeurs guides de qualité d’air intérieur (VGAI)  pour l’acroléine. 

Une première valeur a été établie pour protéger des effets survenant après une exposition de courte durée (6,9 µg.m-3 pour une exposition de 1 heure) et une seconde pour protéger des effets à long terme (0,8 µg.m-3 pour une durée d’exposition supérieure à un an). La détermination des VGAI pour l’acroléine repose sur l’analyse des études mettant en évidence des effets aigus (études chez volontaires sains, études expérimentales), subchroniques et chroniques (2 études épidémiologiques, 5 études expérimentales) ainsi que l’analyse des valeurs toxicologiques de référence (VTR) existantes pour des expositions aigue et chronique. 

Un accompagnement de ces valeurs par des recommandations sur les méthodes de mesures de l’acroléine dans l’air intérieur a permis d’expliciter les limites métrologiques connues concernant les méthodes disponibles pour l’acroléine, notamment l’absence de méthode normalisée en vue de caractériser une exposition de longue durée dans l’air intérieur. L’Agence propose néanmoins des pistes intéressantes ressortant des méthodes alternatives décrites dans la littérature 

L’Anses recommande en priorité le développement de méthode de mesure adaptée pour la comparaison à la VGAI long terme proposée. 

Elle souligne aussi l’importance de sensibiliser le public sur les mesures simples qui peuvent permettre de réduire efficacement la contamination de l’air intérieur telles que par exemple l’aération par l’ouverture des fenêtres et l’utilisation de hottes aspirantes en lien avec les principales sources d’acroléine dans l’air intérieur (cuisson des aliments, chauffage domestique au bois, fumée de tabac).