Algues

Consommation d’algues : rester vigilant sur le risque d’excès d’apport en iode

Depuis quelques années, les algues marines s’invitent de plus en plus dans nos assiettes. Fraîches, séchées ou encore en compléments alimentaires, elles présentent des teneurs variables en iode pouvant être parfois élevées. L’Anses a évalué le risque d’excès d’apport en iode lié à la consommation de ces produits à base d’algues. Au regard du risque non négligeable de dépassement des limites supérieures de sécurité d’apport en iode, l’Agence déconseille la consommation d’algues et de compléments alimentaires à base d’algues à certaines populations à risque et recommande aux consommateurs réguliers de rester vigilants.

Dans un contexte où les produits à base d’algues sont de plus en plus proposés aux consommateurs, l’Anses a évalué le risque d’excès d’apport en iode liés à la consommation d’algues dans les aliments et les compléments alimentaires. L’expertise a porté sur les algues contenant de l’iode susceptibles d’être consommées en France.

Des espèces d’algues particulièrement riches en iode ont été identifiées, telles que les algues brunes laminaires Laminaria spp et Saccharina spp, ainsi que l’algue rouge Gracilaria verruqueuse. L’Agence souligne que les teneurs en iode dans les produits à base d’algues peuvent varier selon :

  • les conditions de production des algues ;
  • le procédé de transformation des ingrédients ou des aliments ;
  • le type de préparation à base d’algues (poudre, extrait) utilisé dans les compléments alimentaires.

L’évaluation de l’Anses s’appuie sur la valeur limite supérieure de sécurité pour l’iode établie par l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments) à 600 µg par jour pour l’adulte et adaptée pour chaque tranche d’âge de consommateurs. Par ailleurs, la réglementation française a fixé la dose journalière maximale d’iode à 150 µg dans les compléments alimentaires.

La teneur en iode dans les différents produits à base d’algues pouvant être élevée, leur consommation présente un risque non négligeable de dépassement des limites supérieures de sécurité, et en particulier, en cas de consommation d’algues associée à des compléments alimentaires à base d’algues.

Un apport excessif et régulier en iode peut entraîner des dysfonctionnements de la thyroïde mais également certains effets indésirables, notamment au niveau cardiaque ou rénal.

Ainsi, l’Agence déconseille aux personnes à risque suivantes la consommation d’aliments et de compléments alimentaires contenant des algues :

  • les personnes présentant un dysfonctionnement thyroïdien, une maladie cardiaque ou une insuffisance rénale ;
  • les personnes suivant un traitement par un médicament contenant de l’iode ou du lithium ;
  • les femmes enceintes ou allaitantes, hors avis médical.

Aux parents, il est rappelé qu’il convient de rester prudent sur la consommation de produits à base d’algues de leurs enfants, les données étant insuffisantes pour mesurer le risque encouru.

Aux personnes présentant une déficience en iode, il est rappelé qu’il n’est pas pertinent de consommer des produits contenant des algues dans le but de corriger cette déficience.

De façon générale, l’Agence recommande aux consommateurs de privilégier les circuits d’approvisionnement contrôlés par les pouvoirs publics pour tous les aliments et les compléments alimentaires à base d’algues.

Par ailleurs, l’Anses souligne que l’indication de la teneur en iode dans les produits à base d’algues serait utile afin de permettre aux consommateurs de suivre les quantités d’iode ingérées par jour.

L’Agence met en évidence l’importance d’évaluer le niveau réel d’exposition de la population à l’iode, par l’étude de la fréquence et des modes de consommation des algues ainsi que des teneurs en iode des algues telles que consommées.

Enfin, l’Anses rappelle aux professionnels de santé la nécessité de déclarer auprès de son dispositif de nutrivigilance les effets indésirables susceptibles d’être liés à la consommation de compléments alimentaires.