COVID-19 : pas de transmission par les animaux d’élevage et les animaux domestiques

L’émergence en Chine fin 2019 d’une nouvelle maladie à coronavirus, COVID-19, et sa rapide expansion à travers le monde ont conduit à une mobilisation forte et rapide des chercheurs et des autorités sanitaires pour mieux connaître le virus en cause et mieux s’en protéger.

Il a rapidement été établi que ce virus, nommé SARS-CoV2, se transmet d’homme à homme. En France, l’Anses a été sollicitée pour évaluer, au vu des connaissances scientifiques disponibles, la possibilité de la transmission de la maladie COVID-19 par l’intermédiaire d’animaux domestiques ou d’aliments contaminés. L’Anses a rendu son rapport le 11 mars 2020. Au vu des connaissances scientifiques alors disponibles, elle a conclu qu’il n'existe aucune preuve que les animaux de compagnie et d’élevage jouent un rôle dans la propagation de la maladie. Par ailleurs, aucun élément ne laisse penser que la consommation d’aliments contaminés puisse conduire à une infection par voie digestive.

Afin de limiter la propagation du virus, il est essentiel de suivre les recommandations et dispositifs mis en place par les autorités. Pour en savoir plus :

La page du site gouvernement.fr

La page du ministère de la santé

COVID-19 : pas de transmission par les animaux domestiques

Comme la structure génétique du virus indique une source originelle animale probable, l’Anses a été interrogée et a mobilisé un groupe d’expertise collective d’urgence sur le rôle potentiel des animaux domestiques et des aliments dans la transmission du virus.

Concernant une éventuelle transmission du virus par des animaux d’élevage et des animaux domestiques, les conclusions du groupe d’experts indiquent que :

  • par sa structure génétique, le virus SARS-CoV-2 semble effectivement avoir pour source initiale un animal. Il provient probablement d'une espèce de chauve-souris avec ou sans intervention d’un hôte intermédiaire. Cependant, dans le contexte actuel et au vu des informations disponibles publiées, le passage du SARS-CoV-2 de l’être humain vers une autre espèce animale semble actuellement peu probable ;
  • le virus SARS-CoV-2 se lie à un récepteur cellulaire spécifique, qui constitue sa porte d’entrée dans les cellules. Même si ce récepteur est identifié chez des espèces animales domestiques et semble capable d’interagir avec le virus humain, et que les études à ce sujet doivent être approfondies, les experts rappellent que la présence du récepteur n’est pas une condition suffisante pour permettre l’infection de ces animaux. En effet, le virus n’utilise pas seulement le récepteur mais aussi d’autres éléments de la cellule qui lui permettent de se répliquer.

Recommandations

Le virus peut vivre quelques heures sur le pelage d’un animal. Pour éviter toute contamination :

  • séparez les animaux des personnes malades ou présumées malades ;
  • ne laissez pas l'animal vous lécher le visage ;
  • lavez-vous les mains avant et après avoir caressé un animal.

Pas de preuve de possibilité de contamination par la voie digestive

La contamination d’un animal par le virus étant peu probable, la possibilité de transmission directe à l’homme par un aliment issu d’un animal contaminé a été exclue par les experts. Seule l’hypothèse de la contamination de l’aliment par un humain malade, ou porteur asymptomatique du virus SARS-CoV-2, a été investiguée.

La contamination pourrait avoir lieu par le bais de gouttelettes respiratoires issues d’un patient contaminé. Toutefois la question de la voie féco-orale se pose, des particules virales ayant été détectées dans les selles de certains patients.

Après avoir examiné les données disponibles, le groupe d’experts conclut que :

  • dans l’état des connaissances à ce jour, la transmission du virus SARS-CoV-2 par voie digestive directe est écartée. En effet, si l’on observe la présence du virus dans les selles de patients, il est vraisemblable qu’elle s’explique par la circulation du virus dans le sang suite à l’infection respiratoire plutôt que par voie d’entrée digestive. Toutefois, la possibilité d’infection des voies respiratoires lors de la mastication ne peut être totalement exclue ;
  • par analogie avec d’autres coronavirus connus, ce virus est sensible aux températures de cuisson. Ainsi, un traitement thermique à 63°C pendant 4 min (température utilisée en liaison chaude en restauration collective) permet de diviser par 10 000 la contamination d’un produit alimentaire ;
  • une personne infectée peut contaminer les aliments en les préparant ou en les manipulant avec des mains souillées, ou en les exposant à des gouttelettes infectieuses lors de toux et d’éternuements. Appliquées correctement, les bonnes pratiques d’hygiène sont une manière efficace de prévenir la contamination des denrées alimentaires par le virus SARS-CoV-2.