Évaluation des risques cumulés : l’Anses contribue au développement de méthodes pour les produits phytopharmaceutiques

L’évaluation des risques cumulés des substances chimiques constitue actuellement, un des grands défis pour la connaissance et la gestion des risques. Concernant les pesticides et leurs résidus, des méthodes d’évaluation sont en développement et s’orientent vers le regroupement de substances ayant des effets sur les mêmes organes et/ou partageant des mécanismes d’action. Dans ce contexte, l’Anses, en partenariat avec le RIVM hollandais (National Institute for Public Health and the Environment) et l’ICPS italien (International Centre for Pesticides and Health Risk Prevention), a répondu à un appel d’offre de l’Autorité européenne de sécurité des aliments. Les résultats obtenus contribueront à la définition de groupes de substances à intégrer dans une évaluation de risque cumulée.

L’évaluation des risques cumulés des substances chimiques représente en termes d’enjeux scientifiques et d’attentes sociétales, un des défis pour la connaissance et pour la gestion des risques.

Les réglementations relatives à la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques (1) et aux limites maximales de résidus de pesticides (2) précisent que les effets cumulés et/ou les effets en synergie de pesticides devront être pris en compte pour l’évaluation du risque alimentaire lorsque les méthodes le permettront. Depuis 2007, le développement de ces méthodes a progressé et leur mise en place s’appuiera sur l’identification de groupes de substances actives phytopharmaceutiques présentant des effets sur les mêmes organes et/ou avec des mécanismes d’action communs. Ces substances pourront ainsi être incluses dans une évaluation de risques cumulés.

Un travail à l’échelle européenne

Afin de développer ces nouvelles méthodes d’évaluation, l’EFSA a confié en 2009 à l’Université Technique Danoise (DTU) des travaux visant à établir un état de la science relatif aux actions combinées de produits chimiques dans l’alimentation. Le rapport remis par le DTU en janvier 2012 met en évidence que des méthodes d’évaluation de risques cumulés, initialement développées pour des mélanges de substances d’activité similaire, peuvent convenir pour des combinaisons de substances ayant des activités diverses sur un même organe cible. 

Dans la continuité de ces premiers travaux, l’EFSA a lancé un appel d’offre en juillet 2012 afin d’identifier, parmi toutes les substances phytopharmaceutiques approuvées au niveau européen, celles ayant des effets sur le foie, sur le système nerveux ou sur la reproduction et le développement.

Un consortium constitué du le RIVM Hollandais (National Institute for Public Health and the Environment), de l’ICPS Italien (International Centre for Pesticides and Health Risk Prevention) et de l’Anses a remporté cet appel d’offre. 

L’Agence, pilote du consortium, a pris en charge l’étude des effets sur la reproduction et le développement. L’ICPS et le RIVM ont respectivement étudié les effets sur le foie et sur le système nerveux. Le rapport issu du travail de l’Agence et de ses partenaires a récemment été publié sur le site de l’EFSA. 

Le travail de l’Anses et de ses partenaires a permis de compiler, substance par substance, tous les effets observés, qu’ils soient spécifiques à la substance ou bien secondaires à une toxicité générale (toxicité indirecte). Cette base de données exhaustive permettra à présent à l’EFSA de définir les groupes de substances permettant une évaluation cumulée. 


(1) règlement (CE) N°1107/2009

(2) règlement (CE) N°396/2005