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24/07/2012 3 min

L’Anses propose un outil de hiérarchisation des maladies animales

Au cours des 50 dernières années, la situation de la France, dans le domaine de la santé animale, a beaucoup évolué. Dans ce contexte, à la suite des « états généraux du sanitaire », l’Anses a été saisie par le ministère chargé de l’Agriculture pour développer une méthode de hiérarchisation des maladies animales présentes sur le territoire métropolitain à la lumière de l’ensemble des données disponibles. En réponse, l’Anses a développé un outil de hiérarchisation et l’a appliqué à une liste de 103 maladies. L’avis et le rapport correspondant à ces travaux viennent d’être publiés.

Au cours des 50 dernières années, la situation de la France, dans le domaine de la santé animale, a beaucoup évolué, notamment avec l’éradication de maladies telles que la brucellose, la fièvre aphteuse, la maladie de Newcastle, la cysticercose porcine ou la peste porcine classique. Désormais, les maladies responsables des épizooties les plus meurtrières, ainsi que les principales maladies animales transmissibles à l’homme (zoonoses) peuvent être considérées comme globalement maîtrisées dans notre pays.

À la suite des « Etats généraux du sanitaire » organisés en 2010 par le ministre chargé de l’Agriculture, un nouveau cadre de gestion de la santé animale a été défini (1).

Les notions de Maladies animales réputées contagieuses (MARC) et de Maladies animales à déclaration obligatoire (MADO) disparaissent, les dangers de nature à porter atteinte à la santé des animaux seront désormais répartis en trois catégories (2).

Dans ce contexte, l’Agence a été saisie par le ministère chargé de l’Agriculture afin de hiérarchiser les maladies animales infectieuses et parasitaires présentes sur le territoire métropolitain, dans les filières ruminants, équidés, porcs, volailles et lapins. Cette hiérarchisation a été faite en fonction des conséquences de ces pathologies en santé animale et en santé publique et constitue l’un des outils qui permettra à l’Etat de définir les maladies entrant dans les catégories prévues dans la future réglementation. Ce rapport est complémentaire de celui portant sur la hiérarchisation des maladies animales exotiques (non présentes sur le territoire national) déjà publié par l’Anses.

Le travail de l’Anses

Afin de répondre à cette demande, l’Anses a, dans un premier temps, développé un outil de hiérarchisation qui intègre huit groupes de critères:

  • potentiel de persistance et d’évolution de la maladie\de l’infection chez l’animal ;
  • impact économique et commercial de la maladie dans les élevages touchés ;
  • impact de la maladie sur la santé humaine ;
  • impact sociétal de la maladie ;
  • impact de la maladie sur la biodiversité;
  • limites à l’efficacité des mesures de lutte ;
  • impact économique global des mesures de lutte à l’échelon national ;
  • impacts sociétaux et environnementaux des mesures de lutte.

Cet outil a ensuite été utilisé pour hiérarchiser 103 maladies, filière par filière.

Le rapport produit par l’Agence présente la démarche adoptée pour élaborer l’outil de hiérarchisation, les résultats obtenus pour chaque filière, ainsi qu’une analyse de ces résultats. Il est accompagné d’un tableau récapitulatif de la hiérarchisation faite pour chaque filière et d’une fiche par maladie analysée.

La hiérarchisation effectuée par l’Anses demande à être adaptée en fonction notamment de l’évolution de la situation épidémiologique et des connaissances disponibles, du territoire considéré (seule la France métropolitaine était incluse dans ce travail), ou encore des critères choisis.

Grâce à l’outil développé par l’Agence, le gestionnaire du risque pourra adapter la hiérarchisation effectuée par l’Anses à ses besoins précis et ainsi établir la catégorisation des maladies dans le nouveau cadre réglementaire de gestion de la santé animale.


(1) Ordonnance 2011-862 du 22 juillet 2011

(2) - catégorie 1 : maladies justifiant un engagement financier et humain de l’Etat sur des actions de surveillance et éventuellement de lutte (ou de maîtrise) en élevage 

catégorie 2 : maladies pour lesquelles des actions de surveillance et éventuellement de lutte (ou de maîtrise) seront conduites de manière obligatoire sur un territoire donné, sachant que la gestion en sera confiée aux professionnels.

catégorie 3 : maladies pour lesquelles des actions volontaires seront mises en place, d’initiative professionnelle.