05/12/2018

Agénésies transverses des membres supérieurs

L’Anses et Santé Publique France ont été saisies le 29 octobre 2018 par les Ministères de la Santé, de la Transition écologique et de l’Agriculture pour conduire des investigations sur les causes, notamment environnementales, de cas groupés d’agénésie transverse des membres supérieurs dans les départements de l’Ain, du Morbihan et de la Loire-Atlantique.

Concrètement, un dispositif à plusieurs niveaux est proposé :

  • Un Comité Scientifique présidé par une personnalité scientifique de haut niveau et composé de personnalités scientifiques mais également de l’ANSM, de Santé Publique France, de l’IRSN. Son rôle sera de considérer toutes les hypothèses, de préciser les questions à l’expertise et à la recherche et, au vu des travaux de formuler des préconisations et recommandations.

Appel à candidatures pour un comité scientifique « Agénésies transverses des membres »

  • Un comité d’orientation et d’information : présidé par une personnalité extérieure qui associera les professionnels de santé, les ARS, les associations de victimes, qui permettra l'expression des attentes, de points de désaccords ou d'incompréhension, le questionnement des résultats obtenus, l'amélioration de la qualité des résultats scientifiques produits par l'intégration des savoirs locaux une information continue sur les avancées portant à la fois sur l’identification des hypothèses, les questions posées, les données mobilisées ainsi que les méthodologies mises en œuvre dans le cadre des expertises qui seront menées.

Sur la base des hypothèses identifiées, l’Anses et Santé Publique France mobiliseront leurs expertises, chacune dans son champ de compétence respectif, en veillant aux interactions utiles entre le travail sur les connaissances en matière d’hypothèses étiologiques et celui sur les investigations.

L’Anses a d’ores-et-déjà pris l’initiative de lancer des investigations :

  • En matière d’épidémiosurveillance en santé animale : la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA) a sollicité les filières et les vétérinaires dans un double objectif :
    • Obtenir une remontée des cas éventuels de bovins (veaux) malformés au niveau national, notamment sur la base des données recensées par l’ONAB (l’observatoire national des anomalies bovines), afin d’identifier d’éventuels clusters de cas animaux sur l’ensemble du territoire.
    • Évaluer, s’il peut exister des coïncidences de localisation avec les cas de malformation humaine observés.
  • Une analyse exhaustive de la littérature scientifique sur les expositions alimentaires ou environnementales pouvant être à l’origine de phénomènes d’agénésie (produits phytosanitaires, biocides, substances relevant du règlement Reach sur les substances chimiques, médicaments vétérinaires, air et eau et, enfin, voie alimentaire : bactéries, virus, mycotoxines, etc.). Ce travail sera confié à un Groupe d’experts Ad hoc qui sera composé sur appel à candidatures public ouvert par l’Anses.

Aucune piste ne sera exclue. Certains sujets feront l’objet de collaboration avec d’autres Agences pour les champs ne relevant du domaine de compétence de l’Anses : l’ANSM, pour les médicaments humains et les produits cosmétiques ou encore l’IRSN, pour les expositions radiologiques.

L’objectif de ce travail d’expertise est de rechercher, formuler puis investiguer toutes les hypothèses qui permettront de comprendre les origines de ce phénomène.