Dermatose nodulaire contagieuse : une maladie virale bovine à surveiller de près

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale émergente qui touche exclusivement les bovins. Transmise principalement par des insectes piqueurs, elle était autrefois limitée à l’Afrique subsaharienne, mais elle a récemment fait son apparition en Europe. Cette maladie ne présente aucun risque pour la santé humaine, mais elle peut avoir des conséquences importantes pour les élevages. Symptômes, modes de transmission, moyens de lutte…le point sur cette maladie sous surveillance.

Une maladie virale qui touche les bovins

La dermatose nodulaire contagieuse (DNC) est une maladie virale qui affecte exclusivement les bovins. Elle est causée par un virus de la famille des Poxvirus, proche de ceux qui provoquent la variole chez les moutons et les chèvres. La maladie se manifeste principalement par l’apparition de nodules sur la peau des animaux infectés. D’autres signes peuvent aussi apparaître, comme de la fièvre, des lésions dans la bouche, une baisse de la production laitière, et parfois des cas graves pouvant entraîner la mort de l'animal.

La DNC n’est pas transmissible à l’humain, ni par contact avec les animaux malades, ni par la consommation de produits issus de ces animaux. Elle ne présente donc aucun danger pour la santé publique.

Une maladie désormais présente en Europe

Historiquement présente en Afrique subsaharienne, la DNC a commencé à s’étendre au-delà de ce continent au cours des dernières décennies. Entre 2015 et 2016, des foyers ont été détectés pour la première fois en Europe du Sud-Est, notamment en Grèce, en Bulgarie et dans les Balkans. Grâce à une stratégie de dépeuplement des foyers, couplée à une campagne de vaccination autour de foyers, la maladie a pu être rapidement contenue dans cette région.

En France, la DNC a été détectée pour la première fois le 29 juin 2025, en savoie, peu après des cas signalés en Italie.

Comment se transmet la maladie ?

Le virus de la DNC est principalement véhiculé par des insectes piqueurs, tels que certaines espèces de mouches ou de moustiques. Il peut également se propager par contact direct entre animaux, mais cette voie reste secondaire. Les animaux malades ou en incubation peuvent aussi contaminer leur environnement (matériel, véhicules, etc.).

Les conditions chaudes et humides favorisent la prolifération des insectes vecteurs, ce qui augmente le risque de propagation.

Quels impacts pour les élevages de bovins ?

Bien que la mortalité reste généralement faible, la DNC peut avoir un impact économique important pour les éleveurs :

  • baisse de production laitière ;
  • perte de poids des animaux ;
  • avortements ;
  • dommages sur les peaux et cuirs ;
  • restrictions commerciales en cas de foyer déclaré ;
  • perte des cheptels par abattage préventif.

Quels moyens de lutte et de prévention ?

Plusieurs mesures sont mises en œuvre pour limiter la propagation de la DNC :

  • L’abattage des troupeaux infectés : la réglementation européenne impose des mesures de dépeuplement par abattage total des troupeaux contaminés afin d’éviter la diffusion du virus.
  • La vaccination : des vaccins efficaces sont disponibles permettant de protéger les troupeaux indemnes. En cas d’introduction de la maladie dans un pays, la vaccination en zone réglementée est un levier essentiel de maitrise.
  • Le contrôle des insectes vecteurs : limiter les populations d'insectes (désinsectisation, gestion des lieux de reproduction) est une mesure complémentaire importante.
  • La surveillance sanitaire : Un suivi vétérinaire régulier et une bonne connaissance des signes cliniques permettent une détection rapide des cas suspects.
  • Les mesures de biosécurité : Nettoyage et désinfection du matériel, limitation des mouvements d’animaux, mise en quarantaine en cas de suspicion.

Le rôle de l'Anses

L’Anses joue un rôle clé dans la surveillance épidémiologique et l’évaluation des risques liés à la DNC, en lien avec le Laboratoire national de référence du Cirad. Elle apporte un appui scientifique aux pouvoirs publics, et coordonne - avec d’autres acteurs - la plateforme de surveillance épidémiologique santé animale (ESA).

Elle collabore également avec les autorités européennes et les partenaires scientifiques pour suivre l’évolution de la maladie et recommander les meilleures stratégies de prévention et de lutte.

En résumé

>> La dermatose nodulaire contagieuse est une maladie virale non transmissible à l’être humain, mais qui peut impacter fortement les élevages bovins.

>> Elle est présente en Afrique et en Europe du Sud-Est, et a été détectée pour la première fois en France en juin 2025.

>> La lutte contre cette maladie repose sur le dépeuplement des foyers, la vaccination, la surveillance, et le contrôle des insectes vecteurs du virus, et des mesures de biosécurité adaptées.

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