courges amères

Attention aux courges amères !

A l’approche d’Halloween et en pleine saison des citrouilles, potirons, potimarrons, pâtissons et autres cucurbitacées qui égaient les recettes d’automne, il est important de rappeler que toutes les « courges » ne sont pas comestibles. Certaines courges amères peuvent être à l’origine d’intoxication alimentaire parfois grave.

Les courges amères ne doivent pas être consommées

Certaines « courges » sont toxiques et contiennent des cucurbitacines, substances très irritantes et amères qui peuvent être responsables rapidement après l’ingestion de douleurs digestives, de nausées, de vomissements, d’une diarrhée parfois sanglante, voire de déshydratation sévère nécessitant une hospitalisation. Ces substances, persistantes à la cuisson, sont naturellement fabriquées par les courges sauvages pour repousser les insectes prédateurs (chenilles…).

C’est le cas des courges ornementales comme les coloquintes, toutes considérées comme toxiques, qui sont vendues dans le commerce (parfois au rayon fruits et légumes) pour un usage strictement décoratif, et qui ne doivent pas être confondues avec des courges alimentaires.

C’est le cas également de certaines courges alimentaires cultivées dans le potager familial, qui deviennent impropres à la consommation à la suite d’hybridations sauvages. Ce phénomène se produit lorsque cohabitent des variétés amères et des variétés comestibles, dans un même potager ou dans des potagers voisins, et que les graines sont récoltées et semées d’année en année. Attention ! Les courges non comestibles qui résultent de cette hybridation ont strictement la même apparence que les courges comestibles, mais ont par contre un goût amer, contrairement aux courges comestibles qui ont un goût neutre ou légèrement sucré.

Des confusions fréquentes

Les Centres antipoison (CAP) sont régulièrement appelés pour des intoxications associées à la consommation de « courges » non comestibles :

Dans une étude rétrospective sur les intoxications par des courges amères enregistrées par les CAP de 2012 à 2016, 353 personnes avaient présenté des symptômes, principalement digestifs, ou a minima une amertume buccale. Si aucun n’avait présenté des symptômes sévères mettant en jeu le pronostic vital (de gravité forte), 4% des cas avaient présenté des symptômes prononcés ou prolongés (de gravité modérée) : diarrhée sanglante, douleurs gastriques intenses, déshydratation et/ou hypotension etc. Enfin, parmi les cas dont le mode d’approvisionnement était connu, la courge amère était issue du potager familial pour 54 % d’entre eux et avait été achetée dans le commerce pour les 46 % restant.

Dans une autre étude rétrospective sur les confusions de plantes toxiques avec des plantes comestibles enregistrées par les CAP de 2012 à 2018, parmi les 1159 confusions recensées, celles de courges amères ou coloquintes avec des courges comestibles représentaient la 3e confusion la plus fréquente (8,5% du total des confusions), après les confusions de plantes à bulbes toxiques avec des bulbes comestibles (12%) et les confusions de marron d’Inde avec des châtaignes (11%).

Quelques conseils pour éviter les intoxications 

  • Les courges ornementales (coloquintes) : Toutes toxiques, elles ne doivent pas être consommées. Vérifiez l’étiquette ou demandez conseil aux vendeurs sur les lieux de vente.
  • Les courges alimentaires, achetées dans le commerce ou cultivées dans le potager familial : Goûtez un petit morceau de courge crue et si le goût est amer, recrachez-le et jetez la courge : elle ne doit pas être consommée, même cuite.
  • Les courges issues de potagers familiaux : Ne consommez pas de courges « sauvages » qui ont poussé spontanément. Ne récupérez pas non plus les graines des récoltes précédentes pour les ressemer. Achetez de nouvelles graines à chaque nouvelle semence dans le potager.

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ATTENTION

En cas d’urgence médicale, de saignements digestifs abondants ou de perte de connaissance,... : appelez le 15 ou rendez-vous aux urgences.

En cas d’autres signes d’intoxication (troubles digestifs…) : appelez le centre antipoison ou consultez un médecin. Pensez également à photographier la « courge » avant sa consommation pour aider à l’identification de l’espèce consommée et conservez les restes de repas (soupe, purée…) qui pourront éventuellement être utiles à des recherches de toxiques dans la courge consommée.