Cigarette Electronique
21/12/2021
Expertise
2 min

Cigarettes électroniques : quelles substances inhalées à surveiller en priorité ?

Alors que la cigarette électronique a été largement adoptée par une partie de la population, les risques sanitaires potentiellement liés à l’inhalation des substances émises par ces dispositifs doivent encore être précisément évalués. L’Anses a défini une liste de substances à étudier en priorité dans l’optique d‘évaluer les risques associés à leur inhalation.

Prioriser les substances, une première étape nécessaire à l’évaluation des risques

En 2019, 4,4% de la population française déclarait vapoter quotidiennement selon Santé publique France. Afin d’évaluer les risques pour la santé que pourraient représenter l’utilisation des cigarettes électroniques, il est indispensable d’identifier les substances entrant dans leur composition et celles pouvant être inhalées par vapotage. L’Anses a ainsi établi une liste de 1 775 substances, dont 106 qu’elle juge prioritaires du fait de leur danger : cancérogène, mutagène, toxique pour la reproduction… Il s’agit par exemple du formaldéhyde, de l’acroléine ou encore du plomb.

Pour élaborer cette liste prioritaire, l’Agence s’est appuyée sur les déclarations des fabricants de produits du vapotage ainsi que sur la littérature scientifique.

L’estimation des niveaux d’exposition réels des vapoteurs constitue l’étape suivante dans l’évaluation des risques. Aussi, une campagne de mesures pour connaître les niveaux de concentration de ces substances prioritaires dans les émissions sera initiée par l’Agence. À l’issue de ce travail, l’Anses produira une évaluation des risques sanitaires liés aux substances les plus préoccupantes.

Élargir la réglementation aux e-liquides sans nicotine et « faits maison »

L’Anses constate que les liquides à vapoter sans nicotine et surtout les ingrédients de produits « faits maison », tels que des arômes concentrés aux saveurs multiples, sont largement utilisés par les vapoteurs. Selon l’enquête (PDF) réalisée en 2020 par BVA pour l’Agence, 33% des vapoteurs auraient en effet recours très régulièrement ou exclusivement à cette pratique dite du « Do it yourself » (DIY). Cependant, ni les dispositions protectrices pour la santé telles que les interdictions de certains ingrédients, ni les obligations déclaratives auxquelles sont soumis les fabricants de produits du vapotage ne portent sur le DIY ou les produits sans nicotine.

Afin d’identifier toutes les substances auxquelles les vapoteurs sont exposés, la règlementation européenne, notamment les obligations déclaratives qui en découlent, devrait être étendue à tous les produits du vapotage mis sur le marché, qu’ils contiennent de la nicotine ou non, qu’ils soient vendus prêts à vapoter ou réalisés par les usagers eux-mêmes.

Produits du vapotage : Quelle réglementation ?

Les cigarettes électroniques et leurs e-liquides contenant de la nicotine sont des produits de consommation aujourd’hui encadrés par une réglementation qui interdit certains ingrédients en raison de leur dangerosité directe ou indirecte. De plus, cette réglementation oblige les metteurs en marché à déclarer auprès de l’Anses la composition de leurs produits, composition que l’Agence rend publique.

Au-delà de la conformité des ingrédients de leurs produits (pas de vitamine, pas de stimulant comme la caféine ou la taurine, pas de substance CMR...), les metteurs en marché doivent également s’assurer que ces ingrédients, chauffés ou non, ne présentent pas de risque pour la santé humaine.