Sécurité Produits Consommation
21/10/2020
Vie de l'agence
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L'Anses, 10 ans d'action pour renforcer la sécurité des produits de consommation

L’Anses a récemment publié son rapport d’activité 2019 : "L'Anses en action". A l’occasion de son dixième anniversaire qui avait lieu le 1er juillet 2020, ce rapport d'activité était l'opportunité de revenir sur les travaux ayant marqué ses premières années d’existence. Tout au long de l'année 2020, les lecteurs peuvent ainsi (re)découvrir certains de ses sujets emblématiques.

Notre tour d'horizon se poursuit avec la sécurité des produits de consommation. La Commission européenne a récemment adopté une stratégie pour un environnement exempt de substances toxiques. Elle prévoit notamment d'interdire l'utilisation des produits chimiques les plus nocifs dans les produits de consommation.

À la maison, nous utilisons chaque jour des produits contenant des substances chimiques. Certaines de ces substances, dans certaines conditions, peuvent être nocives pour la santé, tout particulièrement celle des enfants ou des femmes enceintes. L’Anses a conduit des études et expertises inédites afin de mieux connaître les expositions réelles des populations et maîtriser ainsi les risques chimiques associés à l’utilisation de certains produits de consommation. En 2019, l’Agence a formulé des recommandations aux industriels pour préserver la santé des personnes les plus fragiles. Elle a également engagé des actions afin de renforcer la réglementation et sécuriser la fabrication de ces produits. Découvrez les travaux conduits par l'Agence ces dernières années à travers le témoignage de Christophe Rousselle, chef d'unité et chef de pôle "Dangers des substances".

Christophe Rousselle European Project Manager, Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)

"Il faut faire évoluer la réglementation européenne pour renforcer la sécurité de certains produits de consommation", Christophe Rousselle, chef d'unité et chef de pôle "Dangers des substances" à l'Anses.

Pourquoi l’Anses s’est-elle penchée récemment sur les substances chimiques présentes dans certains produits de consommation et d’hygiène ?

Certains produits très courants, comme les couches pour bébé, les protections intimes ou les textiles, ne sont pas encadrés par une réglementation spécifique. Pourtant, ils exposent directement la peau ou les muqueuses, avec une fréquence intense, et pendant de nombreuses années. Saisis par les ministères chargés de la santé, de l’écologie ou de l’économie, nous nous sommes penchés sur les substances dangereuses pouvant être présentes dans ces produits sans être ajoutées volontairement par les fabricants, comme par exemple des hydrocarbures aromatiques polycycliques, des dioxines, des pesticides ou des métaux.

Quelles recommandations ont été formulées à la suite de ces expertises ?

Il faut savoir que la fabrication et la vente de ces produits s’effectuent au niveau européen, voire mondial. Au-delà des recommandations sur les pratiques et les conditions d’emploi à destination des consommateurs, nous avons souhaité agir pour améliorer la sécurité de ces produits et pour cela il faut faire en sorte que la réglementation européenne change. Par exemple, suite à l’évaluation des risques que nous avons réalisée sur les couches pour bébé à usage unique, nous élaborons actuellement un dossier de restriction des substances chimiques présentes dans ces produits dans le cadre de la réglementation européenne des produits chimiques REACh. L’objectif est de limiter la présence de ces contaminants et de sécuriser la fabrication des couches, et ainsi mieux protéger la santé des bébés. Quels sont les autres produits que vous avez expertisés ?

Quels sont les autres produits que vous avez expertisés ?

Nous avons mené une expertise sur les textiles d’habillement et les articles chaussants qui nous a permis de mettre en évidence la présence de substances indésirables à des niveaux de concentration qui n’étaient pas acceptables. Là aussi, nous avons proposé d’interdire ou de limiter la présence de plus de mille substances pouvant provoquer des allergies cutanées. En revanche, pour les protections intimes telles que les serviettes hygiéniques, tampons et coupes menstruelles, il n’a pas été mis en évidence de risques pour la consommatrice, même si certains contaminants non désirables ont été identifiés. C’est pour cela que nous avons formulé des recommandations en vue d’une plus grande vigilance de la part des industriels afin de réduire la présence de ces substances mais aussi d’une meilleure information des consommatrices sur les conditions d’emploi.