Alimentation

Les études INCA

Le rôle de l’alimentation dans l’augmentation ou la prévention de certaines maladies comme le cancer, l’obésité ou les maladies cardiovasculaires, est aujourd’hui scientifiquement établi. Afin de mieux prévenir ces maladies et améliorer l’état de santé de la population française, il est indispensable de bien connaître son alimentation et son état nutritionnel. Dans ce but l’Anses réalise tous les sept ans une étude individuelle nationale des consommations alimentaires (INCA) sous l’égide des ministères de la Santé et de l’Agriculture. 

Les études INCA constituent un des outils indispensables à l’évaluation du risque. Ces études fournissent à un moment donné une photographie des habitudes de consommations alimentaires de la population française métropolitaine. Combinées aux plans de surveillance et aux bases de données de l’Anses sur la composition des aliments (plusieurs millions de données), ces données permettent de connaitre les apports en substances bénéfiques présentes dans notre alimentation (vitamines, acides gras essentiels, …) ainsi que les expositions, c’est-à-dire les doses ingérées, aux substances néfastes susceptibles d’être présentes dans les denrées (métaux lourds, résidus de pesticides, toxines, …).

 

Les différentes études INCA et leur exploitation

Les études INCA sont réalisées tous les 7 ans : INCA1 (1998-1999), INCA2 (2006-2007) et INCA3 (2014-2015)

Sur la base de ces études, l’Anses réalise des évaluations scientifiques permettant notamment de s’assurer que la réglementation protège l’ensemble de la population vis-à-vis de ces risques, y compris ceux qui privilégient des groupes d’aliments particuliers (consommateurs réguliers de produits allégés, de poissons et produits de la mer, …) ou ceux qui sont plus fragiles (jeunes enfants, personnes âgées, …). Les cas échéants, les travaux de l’Agence permettent aux autorités sanitaires d’ajuster les mesures réglementaires en vigueur. Les études INCA contribuent aussi à évaluer l’impact sanitaire des mesures de santé publique prises dans le domaine de l’alimentation. 

Les données de l’étude INCA 2 ont ainsi été utilisées par l’Anses pour analyser et estimer le risque sanitaire lié à de multiples substances pouvant se retrouver dans les aliments (mercure, plomb et autres métaux lourds dans l’eau et les aliments, évaluation du risque lié, à l’ingestion de résidus de pesticides, d’édulcorants de synthèse…). Cette étude a également permis d’apprécier les risques et bénéfices nutritionnels liés à diverses consommations (fruits et légumes, sel, acides gras oméga3) ou encore de décrire l’alimentation des enfants et adolescents selon leurs caractéristiques socio-économiques …  

De nombreuses équipes d’organismes de recherches tels que l’INRA ou l’INSERM, et plusieurs équipes universitaires notamment européennes, ont exploité l’étude INCA 2 à des fins de recherche sur l’alimentation. Les données de l’étude INCA 2 sont également utilisées par des organismes internationaux tels que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) pour leurs propres analyses de risque. 

 

L’étude INCA 3

L’Anses a publié en 2017 la troisième étude INCA.

L’étude INCA 3 a intégré de nombreuses nouveautés et améliorations, comme par exemple l’inclusion des enfants de moins de 3 ans, l’étude des consommations d’aliments issus de l’agriculture biologique ou de productions personnelles, ainsi qu’un système de description des aliments plus pointu qui permet d’affiner les estimations d’apports nutritionnels et les évaluations de risques sur des thématiques variées (migration des matériaux d'emballages, consommations d’aliments crus…). Grâce à cette étude, l’Anses dispose des éléments les plus récents et détaillés pour mesurer l’exposition à un risque sanitaire et contribue ainsi à l'évaluation du Programme National Nutrition Santé. L’étude permet de savoir si les recommandations de ce programme ont été suivies par les consommateurs et apporte des informations utiles aux ministères pour savoir s’il faut poursuivre, renforcer ou modifier les priorités de la politique alimentaire et nutritionnelle en France.