Brévétoxines : l’inhalation d’embruns peut être responsables d’intoxications
Complétant son premier avis rendu en 2021 sur l’ingestion de moules contaminées par les brévétoxines (BTX) en Corse, l’Agence a étudié les autres voies d’exposition à ces toxines marines.
L’inhalation d’embruns contaminés en cas d’efflorescence de ces microalgues constitue la voie d’exposition principale rapportée dans d’autres zones du globe, comme en Floride. Celle-ci peut se produire lors de la baignade ou à l’occasion d’activités professionnelles ou de loisirs, à proximité ou sur la plage. Elle peut provoquer éternuements, nez qui coule et irritation de la gorge. En se déposant sur le visage et la peau, les embruns contaminés par des BTX sont également susceptibles de causer des irritations cutanées et oculaires. Les professionnels qui travaillent dans des zones contaminées (maitres-nageurs, scientifiques, personnes ramassant les coquillages…) sont les plus exposées, les femmes enceintes, les personnes asthmatiques et celles présentant des problèmes respiratoires chroniques étant les plus sensibles.
Concernant le contact direct avec de l’eau contaminée, si des irritations cutanées ont été observées, aucune étude ne vient pour le moment confirmer cette voie d’exposition.
Si les BTX font l’objet d’un suivi dans les coquillages depuis janvier 2018, elles ne sont actuellement pas surveillées dans l’eau de mer. Les BTX étant des toxines émergentes, l’acquisition de nouvelles connaissances est nécessaire, en particulier via le suivi environnemental des sites de baignade situés à proximité des points de surveillance du REPHY où des espèces de producteurs potentiels de BTX ont été détectés dans le passé. Ces connaissances permettront d’anticiper l’apparition d’une « marée rouge » sur le littoral français, signe de la présence en abondance des microalgues productrices de BTX, et de définir les mesures de gestion les plus adaptées.
Le saviez-vous ?
Chez l’Homme, aucun décès lié à ces toxines n’a été rapporté à ce jour dans le monde. En revanche, leur toxicité pour la faune marine est connue et peut conduire à des épisodes de mortalités massives de poissons, d'oiseaux marins, de tortues et de mammifères marins, essentiellement dans le Golfe du Mexique.