Microplastiques

Les microplastiques, un risque pour l’environnement et la santé

La taille des microplastiques est comprise entre 5 millimètres et 1 micromètre (70 fois plus petit que l’épaisseur d’un cheveu). Ils sont retrouvés partout dans l’environnement : les mers et les océans, les cours d’eau, les sols, l’air, les habitations mais aussi les aliments. L’ensemble des espèces vivantes, des plus petites comme le zooplancton, aux plus grandes comme les baleines, peuvent les ingérer.

­­­­Les plastiques dans l’environnement, porteurs d’additifs et de bactéries

On estime aujourd’hui que 10 % de l’ensemble des plastiques produits depuis leur invention auraient terminé leur vie dans les océans. Ils peuvent flotter à la surface, être présents à différents niveaux de profondeur voire se déposer dans les fonds marins. Par ailleurs, la présence de microplastiques dans les sols n’est pas à négliger car elle serait supérieure à celle des mers et des océans. À l’heure actuelle, les plastiques les plus retrouvés dans l’environnement sont le polyéthylène (composant des anciens sacs à usage unique par exemple), le polypropylène (composant des boites en plastique alimentaires) et le polystyrène (souvent utilisé comme dispositif de protection dans les emballages).

Les plastiques sont composés non seulement de polymères, mais aussi d’un mélange de différents additifs, qui confèrent des propriétés au plastique : souplesse, rigidité, résistance au feu, etc. Ces additifs sont de potentiels contaminants chimiques. De plus, d’autres contaminants chimiques (métaux lourds) et biologiques (bactéries) peuvent se fixer à la surface des plastiques.

Les travaux de l’Anses sur les microplastiques

Compte tenu de leur forte présence dans les cours d’eau, les mers et les océans et de leur impact sur la faune et la flore aquatiques, les produits de la pêche ainsi que l’eau de consommation, les microplastiques sont des sujets d’étude de haute importance.

L’Anses mène donc des travaux afin d’évaluer la quantité et la nature de ces particules plastiques dans certains aliments. Avec des scientifiques d’autres pays, elle est impliquée dans l’harmonisation des protocoles pour pouvoir comparer les résultats obtenus dans les différentes études. Elle analyse aussi des additifs présents dans les plastiques pour estimer les niveaux d’exposition des consommateurs.

Par ailleurs, l’Agence contribue à éclairer le débat public par son expertise, en participant à des auditions et à des groupes de travail (ISO, Centre commun de recherche de la Commission européenne, AFNOR, ministère de la Transition écologique), mais aussi à la production de rapports de synthèse plus généraux (notamment pour la FAO, l’OMS ou l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPESCT)).

L’Anses mène des projets de thèse notamment sur le niveau de contamination dans les aliments.

Elle contribue à plusieurs projets de recherche :

  • UC Plastics : ce projet financé par l’Agence nationale de la recherche, porte sur l’étude de l’impact des microplastiques sur la rectocolite hémorragique, une maladie intestinale inflammatoire chronique,
     
  • PANACHE, projet qui vise à améliorer les connaissances sur la contamination en microplastiques des masses d’eau du bassin Rhin-Meuse,
  • Contrat de plan Etat- région (CPER) IDEAL : l’unité Sanaqua du laboratoire de sécurité des aliments de l’Anses participe à ce projet régional, au cours duquel plusieurs équipes réalisent des travaux collaboratifs et créent une plateforme avec des équipements dédiés exclusivement à l’analyse des microplastiques. 

L'Anses participe au groupement de recherche (GDR) "Plastiques, Environnement, Santé", qui fédère la communauté scientifique française impliquée dans la recherche sur le devenir et les impacts des polymères en milieu aquatique. Celui-ci vise à favoriser l’échange des connaissances et l’émergence de nouvelles recherches interdisciplinaires.