PestiRiv : une étude sur l’exposition aux pesticides des personnes vivant en zone viticole
Quels sont les objectifs de PestiRiv ?
Le principal objectif est de savoir s’il existe une différence entre l’exposition aux pesticides des personnes vivant près de vignes et de celles vivant loin de toute culture.
L’étude répond également à d’autres objectifs complémentaires :
mieux connaître les sources d’exposition aux pesticides ;
étudier l’effet de la distance du domicile aux vignes sur l’exposition ;
étudier les liens entre les différentes voies d’exposition et leurs associations avec les niveaux d’imprégnation ;
décrire la variation de l’exposition au cours de l’année.
En quoi consiste PestiRiv ?
L’étude a été réalisée auprès d’environ 2 700 participants tirés au sort, des adultes de 18 à 79 ans et des enfants de plus de 3 ans vivant dans :
des zones viticoles : à moins de 500 mètres de vignes et à plus de 1 000 mètres d’autres cultures ;
des zones éloignées de toute culture : plus de 1 000 mètres de toute culture.
Les participants seront répartis dans plus de 265 zones d’études, représentant des situations locales contrastées, dans six régions : Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’enquête auprès des participants s’est déroulée d’octobre 2021 à août 2022
Quelles informations ont été recueillies ?
L’exposition aux pesticides a été mesurée à la fois chez être humain et dans l’environnement avec :
des recueils d’échantillons d’urines et de cheveux pour mesurer les pesticides présents dans l’organisme des participants ;
des recueils de poussières, d’air à l’intérieur du logement, ou encore de fruits et légumes du jardin de certains participants ;
des mesures de pesticides dans l’air extérieur menées dans certaines zones viticoles et d’autres éloignées de toute culture.
Ces mesures ont été accompagnées :
de questionnaires adressés aux participants permettant d’identifier les sources pouvant contribuer à leur exposition aux pesticides ;
d’une description des conditions météorologiques et topographiques pouvant influencer la dispersion des produits phytopharmaceutiques dans l’environnement ;
d’une analyse du contexte agricole des zones d’étude, par exemple la probabilité de traitements des vignes ;
d’une exploitation des données de surveillance nationale de l’eau pour connaître localement la contribution de cette source à l’exposition des consommateurs.
Ces mesures concernent une cinquantaine de substances particulièrement utilisées en viticulture, vendues en quantités importantes et les plus toxiques et persistantes dans l’environnement.
Les mesures dans l’environnement ont été réalisées en collaboration avec le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), l’Institut national de l'environnement industriel et des risques (Ineris), Atmo France et les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA).
Quels sont les principaux résultats ?
Les résultats de l’étude montrent que les riverains des zones viticoles sont plus exposés aux produits phytopharmaceutiques appliqués sur ces cultures que les personnes éloignées de toute culture. Ces expositions sont par ailleurs plus importantes en période de traitement.
Cette exposition plus importante est due au transfert vers l’environnement des substances appliquées sur les vignes, qui est constaté pour la majorité des substances mesurées : il concerne aussi bien des substances très spécifiques de la vigne (par exemple le folpel ou le métirame) que des substances qui le sont moins (par exemple le glyphosate, le fosétyl-aluminium, la spiroxamine).
PestiRiv montre que les quantités de produits utilisés et la proximité des habitations avec les vignes sont les deux principaux facteurs d’exposition. Ce constat confirme la nécessité d’agir sur la source d’émission pour limiter les expositions des personnes vivant le plus près des cultures.
>> En savoir plus sur les résultats de l’étude nationale PestiRiv
À quoi vont servir les résultats ?
PestiRiv permet d’identifier les sources qui contribuent le plus à l’exposition aux pesticides et d’identifier l’influence que peuvent avoir la distance aux vignes, la saison ou encore les habitudes et les comportements des individus sur cette exposition. Mieux comprendre l’origine de ces expositions permettra d’identifier les moyens de les limiter et d’éviter en conséquence les effets potentiels de ces produits sur la santé. Cette étude s’inscrit dans une série de travaux scientifiques soutenus par l’Anses et par Santé publique France, qui visent à améliorer les connaissances sur les pesticides et leurs effets réels sur la santé.
Financement de l'étude
L’étude PestiRiv est inscrite dans le plan Ecophyto 2+. Elle est financée majoritairement par la mobilisation des crédits Ecophyto et par Santé publique France et l’Anses. L’Agence finance cette étude à travers des financements du dispositif de phytopharmacovigilance qu’elle pilote.