Chlordécone et alimentation : mieux caractériser l’exposition des Antillais
L’Anses lance l’étude ChlorExpo en Guadeloupe et en Martinique. Le but est d’obtenir une photographie plus précise du niveau d’exposition alimentaire de la population au chlordécone, en lien avec les dernières connaissances sur les risques d’exposition à ce contaminant chimique. Pour mieux prendre en compte les habitudes locales d’approvisionnement, de préparation et de cuisson des aliments, l'agence réalise cet été une enquête scientifique auprès des habitants. Les informations produites contribueront à permettre de limiter l’exposition de la population, sans renoncer aux produits ou aux modes de production et de distribution locaux.
La première étape de l’étude ChlorExpo consiste en une enquête, réalisée par Ipsos Antilles pour l’Anses, qui se déroulera sur l’ensemble du territoire de Guadeloupe et de Martinique. Au total, environ 750 foyers de Guadeloupe et 750 foyers de Martinique participeront à cette enquête, qui débutera début juillet pour environ deux mois. Les répondants seront sélectionnés de manière à constituer un échantillon représentatif de la population. L’enquête se déroulera à domicile. Les habitants seront interrogés, d’une part, sur leurs habitudes d’achat des aliments contribuant le plus à l’exposition au chlordécone et, d’autre part, sur leur manière de les cuisiner. Toutes les données collectées seront strictement confidentielles. L’implication des participants est très précieuse, car elle permettra de garantir la qualité scientifique des résultats.
L’étude scientifique ChlorExpo
Après l’étude Kannari (PDF) qui a permis d’identifier les circuits d’approvisionnement et les zones de production des aliments qui augmentent le risque d’être exposé au chlordécone, ainsi que les populations concernées, l’étude ChlorExpo vise à approfondir ces connaissances, en s’intéressant notamment à l’effet du mode de cuisson sur la teneur en chlordécone des aliments. En effet, des travaux de l’Agence en laboratoire indiquent que la cuisson peut diminuer la quantité de chlordécone transmise par les aliments.
Sur base des résultats de l’enquête menée cet été, l’Anses réalisera des prélèvements d’aliments puis leur préparation selon les habitudes de la population, avant d’analyser leur teneur en chlordécone en laboratoire. Ceci permettra d’identifier et de quantifier plus précisément les risques liés à l’exposition au chlordécone via l’alimentation pour les Antillais et d’émettre, si nécessaire, de nouvelles recommandations sur les habitudes alimentaires, comme par exemple les modes de préparation (épluchage…), et de cuisson des aliments. L’objectif est que l’exposition de la population au chlordécone diminue, sans renoncer aux produits ou aux modes de productions et de distribution locaux.
L’étude ChlorExpo s’inscrit dans le plan national chlordécone IV (2021-2027), dont une des mesures porte sur la réévaluation de l’exposition par voie alimentaire des populations au chlordécone. Elle est financée par la Direction générale de la santé (DGS) du ministère des Solidarités et de la santé et par l’Anses.