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Projet Marco : six années de recherches sur la mer en Côte d’Opale

Après six années, le projet Marco (Recherches marines et littorales en Côte d’Opale : des milieux, aux ressources, aux usages et à la qualité des produits aquatiques) arrive à sa fin. À cette occasion, un colloque est organisé du 13 au 15 octobre à Boulogne-sur-Mer par les cinq établissements partenaires. Tour d’horizon des apports de ce projet, auquel l’Anses a contribué sur la qualité des produits de la mer, dont l’étude des microplastiques et de leur impact sur ces produits.

Écosystèmes marin et littoral, ressources marines, qualité des produits de la mer ou énergie marine, sans oublier les aspects socio-économiques : pendant six années le projet Marco s’est attaché à étudier globalement le milieu marin et les produits aquatiques dans les Hauts-de-France. « Le projet a permis de rapprocher des équipes de discipline éloignées. Nous avons pu produire des données que nous n’aurions pas eues si nous ne nous étions pas associés avec d’autres organismes », estime Anne Brisabois, co-coordinatrice du projet et directrice scientifique sur la sécurité sanitaire des aliments à l’Anses. Le projet a ainsi associé l’université du Littoral Côte d’Opale (Ulco), l’Anses (Laboratoire de sécurité des aliments), le CNRS, l’université de Lille, et l’Ifremer. Il a été financé dans le cadre d’un contrat de plan État-Région (CPER) par la région Hauts-de-France, l’État, l’Europe et l’Ifremer, à hauteur de 7 millions d’euros.

Des équipements de pointe pour étudier les microplastiques

Au sein du projet Marco, l’Anses a été particulièrement impliquée dans l’axe « Qualité et sécurité des ressources aquatiques ». Elle a notamment étudié les microplastiques, en collaboration avec l’Ulco. Le projet a permis l’acquisition de trois équipements qui permettent de visualiser les microplastiques, de caractériser le type de polymère qui les compose, afin de connaître leur origine, et enfin d’identifier les additifs ainsi que les composés chimiques et les microorganismes qui peuvent s’agglomérer sur ces particules microscopiques. Ces équipements, mutualisés entre l’Anses et l’Ulco, pourront être utilisés pour de futurs projets de recherche nationaux, européens et internationaux sur les microplastiques.

Des précisions sur la contamination des mollusques et des poissons 

Des connaissances ont aussi été acquises sur l’ingestion de microplastiques par les moules, coques et poissons. « Nous avons pu observer qu’il n’y a pas plus de microplastiques dans les moules et les coques des littoraux du nord de la France que dans les autres endroits d’Europe. Nous avions une crainte qu’ils soient présents en plus grande quantité, du fait du trafic maritime important dans la Manche », explique Guillaume Duflos, chef de l’unité Physico-chimie des produits de la pêche et de l’aquaculture, au laboratoire de Sécurité des aliments de l’Anses. Les scientifiques ont également montré que l’ingestion de microplastiques par les moules modifie la composition de leur microbiote, c’est-à-dire des microorganismes qu’elles portent. Quant aux poissons, il a été montré que très peu de microplastiques se retrouvent dans leur chair, les particules restant dans le système digestif.

Étude des pathogènes des poissons

Un autre volet a été consacré aux parasites, bactéries et contaminants chimiques qui touchent les poissons. « Nous avons profité des campagnes de pêche effectuées par l’Ifremer dans la Manche et en mer du Nord pour effectuer des prélèvements afin d’étudier les contaminations des poissons », précise Anne Brisabois. Le projet a également permis d’étudier des bactéries du genre Vibrio en aquaculture. L’étude a été menée dans le cadre d’une thèse portée par l’unité sous contrat Biochimie des produits aquatiques, associant l’Ulco et l’Anses.  Plusieurs outils d’analyse de biologie moléculaire acquis dans le cadre du projet ont été utilisés pour étudier en détail la diversité du microbiote des poissons d’élevage. Ces travaux avaient pour but de comprendre le lien entre la composition du microbiote et la présence de vibrio pathogènes, pour à terme maîtriser cette contamination en aquaculture.