Bruit

Effets sanitaires du bruit

Travaux de l’Agence

Les enquêtes d’opinion montrent que les Français attribuent une valeur importante et croissante au droit à la tranquillité sonore dans leur cadre de vie. Cependant, les conséquences du bruit sur la santé ne font toujours pas partie de leurs préoccupations majeures. Le bruit est plus facilement perçu comme une gêne, une nuisance, voire une pollution environnementale que comme un risque réel pour la santé. En effet, il n’éveille pas les mêmes inquiétudes que les autres nuisances ou risques environnementaux car il ne compromet pas la qualité des éléments fondamentaux de la vie que sont l’air et l’eau et surtout, il est rare qu’on ressente immédiatement ses effets négatifs sur la santé. Présentation des travaux de l’Anses dans ce domaine.

Le bruit est défini par l’Académie française comme un « son ou ensemble de sons qui se produit en dehors de toute harmonie régulière ». Le bruit est un phénomène physique (un son), associé à une perception négative par l’individu qui, elle, n’est pas directement mesurable. La musique de l’un étant souvent le bruit de son voisin, chaque personne possède sa propre perception du bruit qui dépend de composants multiples : contextuels, personnels et culturels. 

Au-delà des effets délétères sur l’appareil auditif associés à des niveaux sonores élevés, plus souvent observés pour des expositions professionnelles ou des comportements à risque (écoute de musique amplifiée sans protection, par exemple), d’autres effets sanitaires du bruit (dits « extra-auditifs ») peuvent apparaître à des niveaux d’exposition sonore plus faibles. Les expositions sonores environnementales liées aux transports ainsi qu’aux activités industrielles ou de loisirs sont principalement concernés par ces effets extra-auditifs.

La nuisance sonore dépend également des caractéristiques des sons émis comme de celles de la personne qui les reçoit : la fréquence du bruit, la pureté, l’intensité, l’émergence (soudaineté), la durée, la vulnérabilité individuelle et l’association avec d’autres expositions à risque (agents chimiques ou médicamenteux), etc. C’est notamment pourquoi, pour un même niveau d’exposition au bruit, les effets extra-auditifs, tels que la gêne ou les perturbations du sommeil, varient d’un individu à l’autre. C’est cette caractéristique qui les rend particulièrement difficiles à prévoir.

Le travail de l'Agence sur les nuisances sonores

En 2003, l’Agence a été saisie par les Ministères chargés de la santé et de l’environnement afin qu’elle produise un état des lieux concernant les méthodes d’évaluation et la quantification de l’impact sanitaire des nuisances sonores, avec une attention particulière portée à l’exposition des populations sensibles (enfants et adolescents, personnes âgées, travailleurs postés, riverains d’autoroutes et d’aéroports). Cet état des lieux, réalisé dans le cadre de la directive européenne 2002/49/CE qui fixe des objectifs en matière de protection contre le bruit, est accompagné d’une évaluation des connaissances scientifiques sur la pertinence des indicateurs utilisés dans la réglementation française.

Par ailleurs, en juin 2006, l’Agence a été saisie par les Ministères en charge de la santé et de l’environnement, afin d’analyser les recommandations de l’Académie nationale de médecine, dont le rapport avait pour objectif d’évaluer le retentissement du fonctionnement des éoliennes sur la santé de l’homme. 

En novembre 2009, l’Agence a été saisie par les Ministères en charge de la santé et de l’environnement afin d’élaborer des indicateurs opérationnels accompagnés de valeurs de référence et de gestion permettant de rendre compte des effets sanitaires associés aux événements sonores ponctuels dans le cadre des évaluations des impacts sanitaires liées aux bruits des transports terrestres et  des activités. Considérant qu’en l’état actuel des connaissances, la définition d’indices ou d’indicateurs répondant de manière satisfaisante à la problématique n’était pas envisageable, le groupe de travail a développé une méthode d’évaluation des impacts sanitaires extra-auditifs liés au bruit en intégrant les déterminants non-acoustiques d’ordres psychologiques, sociaux et territoriaux.