Ambroisie

Le point sur les pollens d’ambroisie

Aujourd'hui, entre 1 et 3,5 millions de personnes seraient allergiques à l'ambroisie en France. Qu'est-ce que l’ambroisie ? Quand a lieu le pic de pollinisation ? L'ambroisie est-elle présente partout sur notre territoire ? Existe-t-il des moyens pour lutter contre sa propagation ? On fait le point.  

Qu’est-ce que l’ambroisie ?

L’ambroisie est une plante envahissante originaire d’Amérique du Nord. Il existe plusieurs espèces d’ambroisie au sein du genre Ambrosia. La plus connue et la plus répandue est l’ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia L.). Mais il existe également l'ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.), l'ambroisie à épis lisses (Ambrosia psilostachya DC.) et l’ambroisie à feuilles fines (Ambrosia tenuifolia Spreng.).

Quand a lieu le pic de pollinisation ?

Les allergies provoquées par le pollen d'ambroisie sont tardives : le pic de pollinisation a lieu entre mi-août et mi-septembre.  

Où trouve-t-on de l’ambroisie ?

Originaire d’Amérique du Nord, l’ambroisie a été identifiée en Europe dès la fin du 18è siècle.

Aujourd’hui en France, le foyer principal de l’allergie se situe dans les vallées du Rhône et de la Loire. Depuis 2005, les populations d’ambroisie semblent toujours, et de plus en plus, en pleine progression et densification sur le territoire métropolitain. La plante est désormais présente dans de nombreux territoires français avec des niveaux d’infestation variables. On distingue notamment trois types de zone d’infestation :

  • les zones à forte infestation/implantation dont le Rhône, l’Isère, la Drôme ou encore la Nièvre ou le Cher ;
  • les zones de « front » situées à la limite de zones fortement infestées, à l’image des Charentes, de la Côte-d’Or et du Gard ;
  • les zones encore très peu ou pas concernées telle que la Bretagne.

Bien qu’elle soit recensée en Guadeloupe et Martinique, l’espèce n’y est pas considérée envahissante.

Comment l’ambroisie se propage-t-elle ?

Sa propagation est favorisée par certaines activités humaines : le transport de sol ou de semences contaminés par l’ambroisie, les machines agricoles et/ou de fauchage, l’alimentation animale, etc.

L’ambroisie à feuilles d’armoise se développe préférentiellement :

  • dans certaines cultures agricoles comme par exemple celles de tournesol ou de maïs, avec pour conséquences des pertes importantes de rendement ;
  • d’autres milieux tels que les bords des cours d’eau, les bords de route, etc.

Quels sont les effets des pollens d’ambroisie sur la santé ?

Dans une expertise publiée en 2014, l’Anses mettait en évidence que les pollens d’ambroisie comptent parmi les plus problématiques en France. Le pollen de cette plante est en effet très allergisant (rend allergique) et allergène (induit des symptômes d’allergie).

Le pollen d’ambroisie entraîne les mêmes symptômes que d’autres pollens chez les personnes allergiques : éternuements, obstruction nasale, conjonctivite, rougeur, gonflement des paupières…. Ces symptômes impactent fortement la qualité de vie des allergiques en termes de conséquences pour la vie sociale et professionnelle par exemple.

L’allergie à l’ambroisie semble particulièrement invalidante en comparaison des autres allergies polliniques selon une consultation nationale réalisée auprès de professionnels de santé (Anses, 2020 – ambroisie).

En 2020, l’Anses a estimé qu’entre 1 115 000 et 3 504 000 personnes seraient allergiques au pollen d’ambroisie en France métropolitaine.

Quel est le coût des impacts sur la santé de l’ambroisie ?

En 2020, l’Anses a estimé les coûts de l’impact sanitaire associé à l’ambroisie à l’échelle nationale :

  • la prise de charge médicale (les médicaments et les consultations par exemple) coûterait entre 59 millions et 186 millions d’euros chaque année ;
  • les pertes de production, basés sur les arrêts de travail, coûteraient entre 10 millions et 30 millions d’euros par an.

Un accroissement de ces coûts est attendu à l’avenir, en raison de l’élargissement prévu des zones infestées par l’ambroisie et d’une augmentation des niveaux de pollens dans l’air ambiant, notamment en lien avec le changement climatique.

Comment agir pour limiter sa propagation ?

Particuliers :

  • dans votre jardin : l’arracher avant la floraison (fin d’été) et veiller à déraciner le plant tout en portant des gants. Ne pas le faire si on est allergique ou sensible ;
  • hors de votre propriété ou s’il y en a beaucoup, la signaler sur : signalement-ambroisie.fr

Bâtiments et travaux publics, monde agricole :

  • adopter des bonnes pratiques relatives à la gestion de l’ambroisie comme le nettoyage des machines, la limitation des terres mises à nue, ou la gestion des terres contaminées…

Collectivités locales :

  • Agir localement dans les zones de front (Charentes, Côte-d’Or, Gard) ou encore peu concernées par la présence d’ambroisie par la mise en œuvre dès maintenant d’une réglementation spécifique (arrêté préfectoral) et coordonnée en nommant un référent ambroisie chargé de la lutte sur le terrain.

Les travaux de l’Anses sur les contaminants biologiques de l’air

L’Anses étudie depuis plusieurs années les contaminants biologiques (pollens, moisissures…) présents dans l’air pour évaluer leurs impacts sanitaires sur les populations qui y sont exposées. Dans cette optique, elle a notamment conduit les travaux suivants :

Avis et rapports en lien avec l'article

Document PDF
Évaluation des risques liés aux milieux aériens
Thematique
Santé et environnement
Date de mise en ligne
04/12/2020
Numéro de saisine
2018-SA-0088
Document PDF
Risques biologiques pour la santé des végétaux
Thematique
Santé des végétaux
Date de mise en ligne
25/06/2019
Numéro de saisine
2015-SA-0078
Document PDF
Risques biologiques pour la santé des végétaux
Thematique
Santé des végétaux
Date de mise en ligne
20/07/2017
Numéro de saisine
2016-SA-0090
Document PDF
Risques biologiques pour la santé des végétaux
Thematique
Santé des végétaux
Date de mise en ligne
12/04/2017
Numéro de saisine
2016-SA-0065
Document PDF
Évaluation des risques liés aux milieux aériens
Thematique
Santé et environnement
Date de mise en ligne
20/03/2014
Numéro de saisine
2011-SA-0151