16/11/2023

Le Résapath

Le réseau d’épidémiosurveillance de l’antibiorésistance des bactéries pathogènes animales (Résapath) surveille la résistance aux antibiotiques des bactéries pathogènes isolées chez les animaux. Il s’agit d’un réseau précurseur en Europe pour suivre l’évolution de l’antibiorésistance.

Créé en 1982 sous le nom de Résabo, le réseau était alors limité aux bactéries d'origine bovine. Le Résapath s'étend aujourd'hui à la surveillance de l'antibiorésistance chez les principales bactéries responsables d'infections pour l'ensemble des espèces animales, d’élevage et de compagnie.

Le Résapath est co-animé par deux laboratoires de l'Anses : le laboratoire de Lyon et le laboratoire de Ploufragan-Plouzané-Niort. Ces deux entités coordonnent la participation d'une centaine de laboratoires d'analyses vétérinaires privés et publics participant au réseau sur la base du volontariat.

Les objectifs du Résapath

  • Surveiller les tendances d'évolution de la résistance aux antibiotiques chez les bactéries d’importance en santé animale,
  • Détecter l’émergence de résistances à des antibiotiques et en caractériser les mécanismes au niveau moléculaire,
  • Apporter un appui méthodologique et scientifique à l'ensemble des laboratoires participants,
  • Contribuer à la surveillance européenne de la résistance aux antibiotiques des bactéries pathogènes animales.

Le Résapath, comment ça marche ?

Dans le cadre de leur activité de praticien, les vétérinaires sont amenés à procéder à des prélèvements sur des animaux malades. Ces prélèvements sont transmis à un laboratoire d'analyse vétérinaire pour isoler des bactéries et réaliser des tests de résistance aux antibiotiques : les antibiogrammes. Le Résapath collecte l'ensemble de ces résultats auprès de ses laboratoires membres et réalise les analyses statistiques utiles pour déterminer les tendances d'évolution de la résistance aux antibiotiques.

Les résultats de la surveillance

Le Résapath surveille les principales bactéries pathogènes chez l'animal, dont Escherichia coli qui est l’espèce bactérienne la plus fréquemment rapportée parmi les antibiogrammes transmis. Compte-tenu de cette fréquence, ainsi que de sa capacité à acquérir et à transmettre des gènes de résistance à d’autres bactéries, E. coli constitue un bon indicateur global de l’antibiorésistance.

Le réseau est particulièrement attentif à l'évolution de la résistance aux antibiotiques dits critiques parce qu'ils sont de dernier recours en médecine humaine.  La multirésistance, c’est-à-dire les bactéries résistantes à plusieurs antibiotiques, sont également surveillées attentivement car elles peuvent amener à des impasses thérapeutiques.

Une surveillance intégrée

Le développement de l'antibiorésistance est un enjeu majeur de santé publique. Il nécessite une approche intégrée selon le concept « One Health », couvrant à la fois l’être humain, les animaux et l'environnement. Le Résapath est à la fois un outil essentiel de surveillance de l’antibiorésistance des bactéries d’origine animale et un lieu privilégié de coopération entre les acteurs de la médecine humaine et vétérinaire.

Retrouver toutes les actions de l’Anses sur l’antibiorésistance

Un modèle en Europe

Le Résapath travaille aussi en étroite collaboration avec ses homologues européens et internationaux. En partenariat avec 12 pays européens et diverses institutions européennes, il coordonne depuis 2019, une initiative afin de développer un réseau européen de surveillance de l’antibiorésistance en médecine vétérinaire (EARS-Vet).

En savoir plus

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