Un dispositif de vigilance One health
L’Anses met en œuvre la phytopharmacovigilance (PPV) depuis sa création par la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt de 2014. Ce dispositif de vigilance vise à identifier des signaux d’effets indésirables liés aux produits phytopharmaceutiques et à les faire remonter aux différents acteurs chargés de l’évaluation et de la gestion des risques. La PPV s’intéresse à l’ensemble des effets indésirables potentiels de l’application des produits : sur la santé des travailleurs et de la population générale mais aussi sur la flore et la faune non ciblés par les traitements phytosanitaires et, plus globalement, sur les milieux et écosystèmes. Elle s’efforce aussi de capter les effets chroniques, c’est-à-dire ceux qui surviennent dans la durée, à la suite d’expositions modérées et répétées.
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Un complément indispensable dans la gestion des risques liés aux produits
La PPV alimente régulièrement les activités d’évaluation des risques et les décisions réglementaires de l’Anses sur les produits phytopharmaceutiques. Les signaux d’effets indésirables évalués par la phytopharmacovigilance ont amené à plusieurs reprises l’Anses à modifier des conditions d’emploi dans les autorisations de mises sur le marché (AMM), voire à retirer des autorisations, en application de l’article 44 du règlement européen (CE) n° 1107/2009.
En apportant des données complémentaires issues en particulier de mesures réalisées en vie réelle, la phytopharmacovigilance contribue à orienter l’effort collectif de maîtrise des risques sanitaires et sociétaux liés à l’utilisation des produits phytopharmaceutiques. Elle vient compléter et appuyer les politiques publiques qui visent à limiter les usages des produits phytopharmaceutiques au strict nécessaire, au plan national avec les plans Ecophyto, et à l’échelon de l’Union européenne.
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Des orientations stratégiques pour aller plus loin
Au regard de certaines limites rencontrées par la PPV dans le recueil de données notamment, une voie d’évolution s’impose : la mise à disposition des données d’application des produits phytopharmaceutiques. De telles données sur les produits utilisés - en nature et quantités - par cultures et parcelles, numérisées et collectées sur la durée, permettraient un gain très significatif en temps et en précision dans les travaux de surveillance et de vigilance menés par la PPV.
Par ailleurs, déployer ce dispositif strictement français à l’échelle européenne permettrait de bénéficier de regards croisés et d’une variété plus grande de climats, de sols, d’usages, etc. Cette évolution serait d’autant plus pertinente que le système d’évaluation et d’autorisation des produits phytopharmaceutiques fait déjà largement appel à la complémentarité des compétences nationales et européennes.