La chrysomèle du maïs

Lutter contre la progression d’un ravageur

La chrysomèle des racines du maïs est un insecte qui se développe sur les racines et les plants de maïs. Les dégâts sont surtout causés par les larves âgées qui attaquent les racines d'ancrage des plants. Ces attaques entraînent un déficit nutritionnel, l'affaiblissement des plants et provoque leur verse. C’est un insecte réglementé au niveau communautaire (Directive 2000/29/CE), devant faire l’objet d’une lutte obligatoire. Depuis 2002, le Laboratoire de la santé des végétaux participe par le biais de multiples activités à la lutte contre ce ravageur.

La chrysomèle du maïs est un insecte originaire d’Amérique centrale. Dans les années 1955-1970, ce coléoptère a progressivement envahi l’Amérique du Nord, où il est devenu la principale menace pesant sur le maïs, occasionnant des coûts annuels estimés à près d’un milliard de dollars.

Situation en France et stratégie de lutte

Détectée pour la première fois en Europe en 1992, près de l'aéroport de Belgrade, la chrysomèle du maïs s'est ensuite répandue dans une grande partie de l'Europe centrale et du sud-est. Plusieurs foyers secondaires ont ensuite été détectés dans des régions géographiquement déconnectées de ce foyer initial.

Face à la progression de ce ravageur en Europe, la France s’est dotée en 1999 d’un réseau de surveillance annuel qui a permis sa détection en région Ile-de-France dès 2002. Depuis cette date, ce réseau s’est densifié et est implanté chaque année dans les cultures de maïs et à proximité des points d’entrée de l’insecte, notamment les aéroports et le réseau autoroutier.

En France, la politique actuelle de gestion de la chrysomèle du maïs s’inscrit dans un objectif de diminution des usages des pesticides, en n’utilisant des produits phytopharmaceutiques que lorsque cela s’avère nécessaire (s’inscrivant ainsi dans le cadre du plan Ecophyto). Ainsi, la lutte contre la chrysomèle du maïs se base sur une approche double associant la rotation des cultures et des traitements insecticides localisés dans la raie de semis (1/20ème de la surface de la parcelle) ; les traitements des parties aériennes étant réservés à des situations de très fortes infestations.

Selon le niveau d’infestation, la stratégie de lutte poursuit des objectifs différents : logique d’éradication en zone peu infestée et logique de confinement en zone plus touchée. Il s’agit, in fine, de ralentir fortement l’extension de l’insecte puis d’en assurer un contrôle durable.

Le rôle de l’Agence

L’Anses, via le laboratoire de la santé des végétaux, participe par le biais de multiples activités à la lutte contre ce ravageur. Elle a réalisé, en 2002, la première confirmation de la présence de l'insecte sur le sol français. Elle contribue fortement  au suivi des réseaux de piégeage, en confirmant l’identification des captures dans les nouvelles zones touchées. Elle a élaboré la méthode officielle de reconnaissance de l’insecte et produit de nombreux avis sur les moyens de lutte. Enfin, elle travaille sur l’utilisation de la chrysomèle du maïs comme modèle pour des études en méthodologie de l'analyse du risque phytosanitaire.